À l’automne 2024, une nouvelle a surpris les amateurs de confiseries traditionnelles : les Cachous Lajaunie ne sont plus fabriqués.
Ces petites pastilles noires à la réglisse, célèbres pour leur goût intense et leur boîte métallique jaune reconnaissable entre mille, ont cessé d’être produites dans une relative discrétion. Pour beaucoup, cette disparition signe la fin d’une époque.
Créés à Toulouse en 1880, les Cachous Lajaunie ne sont pas de simples bonbons. Ils incarnent un pan de l’histoire industrielle et gastronomique française. Leur succès reposait sur un mélange de saveurs singulières et une image forte, associée à la ville rose. Plusieurs générations ont grandi avec ce petit objet du quotidien, souvent glissé dans une poche ou retrouvé au fond d’un cartable.
- 1 Aux origines, un pharmacien inventif
- 2 La recette singulière du Cachou
- 3 Un goût qui divisait mais ne laissait pas indifférent
- 4 Les raisons de la fin de la production du Cachou
- 5 Une vague de nostalgie
- 6 Entre patrimoine et marché
- 7 Un au revoir amer-doux
- 8 Quelles alternatives pour les amateurs de Cachou ?
Aux origines, un pharmacien inventif
Tout commence avec Léon Lajaunie, pharmacien toulousain animé par l’envie de créer un produit alliant plaisir et propriétés bienfaisantes. Inspiré par l’usage médicinal de certaines plantes, il élabore une petite pastille carrée à base de réglisse et de cachou. Très vite, sa formule connaît un franc succès.

Les Cachou de chez Nice Bonbon, toujours en vente.
La présentation contribue à ce triomphe : une boîte ronde en métal jaune, pratique et esthétique, qui devient au fil du temps un symbole. Cette identité visuelle, restée quasi inchangée pendant plus d’un siècle, a largement participé à l’ancrage de la marque dans la mémoire collective.
La recette singulière du Cachou
Si la boîte est devenue iconique, c’est surtout le goût du Cachou Lajaunie qui a marqué les esprits. La recette originale associait de la réglisse, de la poudre de cachou, de l’amidon, du lactose, de la gélatine, de la poudre d’iris et des résines aromatiques. Quelques gouttes d’essence de menthe anglaise venaient apporter une note fraîche et persistante.
Le processus de fabrication était également particulier. La pâte obtenue après mélange des ingrédients était étalée en couche fine, séchée, puis découpée en petits carrés. Ces grains étaient ensuite vernis à l’aide d’un mélange résineux qui leur donnait brillance et résistance. La couleur noire, elle, provenait de l’utilisation de colorants alimentaires autorisés.
Un goût qui divisait mais ne laissait pas indifférent
Les Cachous Lajaunie faisaient partie de ces confiseries qui ne connaissaient pas la demi-mesure. Pour certains, leur goût puissant était synonyme de plaisir intense. Pour d’autres, il s’agissait d’un défi gustatif, trop fort pour être apprécié. Mais cette polarisation a paradoxalement renforcé leur notoriété.
Chacun se souvient d’un premier essai, parfois mémorable, et c’est aussi cette expérience singulière qui a nourri l’attachement au produit.
Les raisons de la fin de la production du Cachou
Si les Cachous Lajaunie avaient traversé plus d’un siècle sans encombre, leur destin a basculé dans un contexte industriel où la rentabilité prime. Les ventes ne suffisaient plus à assurer la viabilité économique de la marque. La production a donc été interrompue par le groupe qui en détenait les droits, mettant un terme à une tradition vieille de près de 145 ans.
À cela s’ajoutent des évolutions de consommation. Les préférences se sont déplacées vers des produits plus sucrés, plus doux, ou répondant à de nouvelles attentes nutritionnelles. Dans ce paysage, les Cachous, au goût très marqué, ont eu du mal à conserver leur place.
Certains consommateurs ont également remarqué un changement de recette ces dernières années, ce qui aurait pu accentuer la désaffection.
Une vague de nostalgie
L’annonce de la disparition a suscité de vives réactions. De nombreux consommateurs se sont mobilisés pour demander le retour de ces pastilles. Pétitions en ligne, messages de soutien et initiatives locales se sont multipliés. Pour beaucoup, ce n’est pas seulement un bonbon qui s’éteint, mais un morceau de patrimoine français.
Certains entrepreneurs ont même manifesté leur intérêt pour reprendre la production, convaincus que la valeur affective de la marque pourrait lui offrir une seconde vie. Reste à savoir si de tels projets pourront aboutir, face aux contraintes industrielles et aux droits de propriété.
Entre patrimoine et marché
L’histoire des Cachous Lajaunie illustre un dilemme fréquent : comment préserver des produits emblématiques, porteurs d’identité culturelle, face aux logiques strictement commerciales ? La confiserie n’était pas seulement un objet de consommation. Elle symbolisait une époque, un savoir-faire et une tradition. En disparaissant, elle pose la question de la transmission de ces éléments de mémoire collective.
Un au revoir amer-doux
La disparition des Cachous Lajaunie marque la fin d’une page singulière de l’histoire gourmande française. Peu de confiseries ont réussi à traverser autant de générations avec une identité aussi forte. Leur saveur, parfois clivante, a laissé une empreinte durable.
Quelles alternatives pour les amateurs de Cachou ?
Si les Cachous Lajaunie ne sont plus disponibles, les amateurs de réglisse peuvent se tourner vers d’autres références.
Le marché de la confiserie propose différentes déclinaisons des Cachou, parfois plus douces, parfois sans sucre. Pour ceux qui souhaitent retrouver le plaisir de petites pastilles noires, il existe des produits alternatifs en ligne. Sur le site Nice Bonbon, par exemple, on peut toujours commander des Cachou en ligne, ces savoureux bonbons sans sucre à base de réglisse. Ces pastilles offrent une autre manière d’apprécier la puissance de ce goût si particulier, tout en s’adaptant aux attentes actuelles.
Que l’avenir leur réserve une renaissance ou non, ces petits carrés noirs resteront gravés dans la mémoire des amateurs de bonbons, comme un symbole de la richesse et de la diversité du patrimoine sucré français.